Les mouvements de protestation ont augmenté de 42% en février 2021 par rapport à février 2020 (1235 contre 705). C’est ce qu’a indiqué Romdhane Ben Omar, chargé de l’information au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), lors d’une conférence en ligne organisée, lundi, pour présenter le rapport de février 2021 sur les manifestations sociales, le suicide, la violence et la migration irrégulière.
Par ailleurs, il a déclaré que le mois de février de cette année a été marqué par une multiplication des mouvements sociaux dont l’ampleur rappelle les premières années qui ont suivi la révolution caractérisées par une prolifération sans précédent des manifestations. Selon le rapport, les principales revendications des manifestants concernent l’emploi (34%), les mouvements ouvriers appelant à la régularisation et à l’amélioration de la situation professionnelle (24%), les mouvements liés au développement et à l’amélioration de la vie du citoyen (30%).
Ben Romdhane a souligné que les citoyens et les personnes sans emploi étaient les principaux participants aux mouvements de protestation, aux sit-in et aux blocages des routes au cours du mois de février 2021.
Viennent, ensuite, les enseignants et professeurs suppléants ainsi que les agriculteurs. Les mouvements de protestation se déroulaient, notamment, au niveau des routes, des sièges administratifs et des sites de production.
Selon-lui, les différentes régions de la République ont vécu pendant le mois de février dernier au rythme des protestations sociales. Le district du sud-ouest a enregistré le plus grand nombre de protestations (370 mouvements), le centre-Est (332 mouvements), le nord-Est (214), le sud-Est (136), le centre-Est (116), le nord (67). Globalement, la carte des manifestations a gardé les mêmes caractéristiques générales des dernières années, selon Ben Romdhane. En effet, a-t-il dit, le gouvernorat de Gafsa occupe le premier rang en termes de protestations, de mouvements et de revendications avec 265 mouvements de protestation, soit 21% environ de l’ensemble des manifestations que le pays a connues au cours du mois de février, suivi du gouvernorat de Tunis avec 158 manifestations, Kasserine et Kairouan (143 manifestations pour chacun d’entre eux), et Tataouine, qui a connu le retour des mouvements de la coordination d’El Kamour (75 manifestations).
Selon les résultats du rapport, le sit-in constitue la forme prédominante de protestation avec 925 jours de sit-in, soit 9,74% du nombre total des formes de protestation enregistrées.